Bonheur

Le bonheur est un sujet qui nous concerne tous, occupe les philosophes depuis des siècles, et fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses.
Et bonne nouvelle, le bonheur n’est pas un Graal inaccessible, ni un sujet de dissertation : c’est une notion qui peut s’appréhender au quotidien. Vous êtes sceptiques ? Poursuivez votre lecture : nous vous livrons les conclusions d’études majeures sur le bonheur, et les conseils des médecins pour l’apprivoiser.
Émotion et bien-être
Avant d’évoquer les émotions, parlons de bien-être subjectif. Pour plusieurs auteurs, le bien-être subjectif comprend trois composantes :
- les émotions positives
- les émotions négatives
- une composante cognitive-évaluative.
À chaque composante, correspond une forme de bien-être :
- Aux émotions positives et négatives correspond le bien-être émotionnel.
- À la composante cognitive-évaluative correspondrait le concept de satisfaction de vie (une évaluation globale de la qualité de vie d’une personne, selon ses propres critères et non selon des standards imposés de l’extérieur).
Pour résumer, bien-être subjectif = émotions positives + émotions négatives + composante cognitive évaluative qui correspond à la satisfaction de vie.
Une émotion, qu’est-ce que c’est au juste ?
On distingue d’abord 6 émotions fondamentales ou émotions primaires : peur, joie, dégoût, tristesse, colère et surprise. Elles sont aussi appelées émotions darwiniennes car non liées aux contextes sociaux et relationnels (comme le sont la honte, l’amour ou l’empathie), mais sont toujours à mettre en relation avec un antécédent temporel précis.
Le mot émotion vient du latin emovere, « mettre en mouvement » et définit un état de conscience complexe, généralement brusque et momentané, accompagné de signes physiologiques (comme le rougissement) qui se produisent suite à l’excitation des zones thalamiques, qui activent le système sympathique ou parasympathique.
On distingue souvent les émotions en fonction du ressenti qu’elles procurent : une émotion peut être positive (si le ressenti est agréable) ou négative dans le cas contraire.
L’émotion : une réponse face à un élément déclencheur
Toute émotion est liée à un événement déclencheur. Selon les individus et le contexte, ce dernier va provoquer :
-
des réactions émotionnelles (qui varient si le stimuli est perçu positivement ou négativement)
-
une réponse émotionnelle, qui peut être :
- motrice (modification de l’expression du visage, de la voix, de la posture)
- physiologique (accélération du rythme cardiaque ou respiratoire, sudation)
- périphérique (sécrétion d’hormones)
Ou se traduire par :
- une tendance à l’action (mouvement d’approche ou d’évitement, de fuite ou d’attaque)
- un sentiment subjectif (le ressenti conscient d’une émotion).
Ce processus se déroule en un temps extrêmement court, et précède notre raisonnement.
L’émotion, entre corps et esprit
Vous l’aurez compris : corps et esprit sont intimement liés.
Les chercheurs savent désormais que le déclenchement d’une émotion est précédé par le processus d’évaluation cognitive (« appraisal process ») d’une situation, influencé par notre culture, notre éducation et notre histoire personnelle.
Antonio Damasio a également montré que les émotions :
- activent des zones spécifiques du cerveau : la zone corticale (partie externe la plus récente du cerveau) ainsi que l’amygdale (localisée dans les parties les plus profondes et archaïques du cerveau)
- facilitent les processus cognitifs : elles mobilisent l’attention et favorisent la mémorisation
- nous aident à faire des choix à partir de “marqueurs somatiques” : ces traces mémorielles associent chaque représentation à une réaction corporelle positive ou négative. Quand nous sommes confrontés de nouveau à une représentation associée à une réaction corporelle négative, notre cerveau va prendre inconsciemment et rapidement la décision de l’éviter.
Comment favoriser les émotions positives ?
Favoriser les émotions positives ? Beau programme, mais comment s’y prendre ? Voici quelques techniques simples et concrètes sélectionnées par le psychologue.
Le lâcher-prise
Il consiste à faire la liste de ce que vous ne pouvez pas contrôler, ce qui ne dépend pas de vous : le passé, la météo, l’avis des autres, etc. Inutile de se focaliser sur ces éléments sur lesquels vous n’avez pas de prise.
En revanche, à vous d’agir sur ce que vous pouvez contrôler, pour devenir acteur de votre vie et ne plus la subir : vos idées, vos décisions, vos paroles, vos engagements, les leçons que vous tirez de vos expériences, etc.
L’ici et maintenant
Il s’agit ici de se connecter au moment présent. Comment faire ? À vous de choisir : regardez le ciel, aller courir, pratiquez la méditation de la pleine conscience (mindfulness), buvez une tasse de thé… Votre but ? Apprécier pleinement l’instant qui vous est donné, sans vous laisser parasiter par vos pensées. Un procédé qui consiste à accueillir pleinement le présent.
Privilégier les 6 émotions phares dans notre quête du bonheur
Il s’agit, d’après les chercheurs des 6 émotions suivantes :
- Le pardon : pardonner peut significativement faire baisser la colère et le stress et a un effet positif sur le fonctionnement cardiovasculaire
- L’émerveillement : notre capacité à pouvoir être pleinement présent et apprécier les petites choses du quotidien. Laissez-vous surprendre par un rayon de soleil sur une vitre, par le chant d’un oiseau, etc. Éduquez votre regard pour noter les petits détails et la beauté des petits riens quotidiens : vous verrez, c’est plus facile que ce que vous croyez..
- Le contentement : il s’agit, selon Ilios Kotsou, de “savoir apprécier ce que l’on a, plutôt que d’envier ce que l’on n’a pas”
- La gratitude : “prendre conscience et exprimer ce que l’autre nous apporte comme bienfaits nous relie à quelque chose de plus grand que nous, créant de la connexion et du lien aux autres” (Ilios Kotsou). Deux éléments qui sont des facteurs majeurs dans notre bonheur. Pour plus d’informations, continuez votre lecture, on vous livre une astuce pour tenir un journal de gratitude !
- L’élévation : il s’agit du moment où, témoin d’une action belle et généreuse, nous nous sentons plus altruistes et avons envie de contribuer à un monde meilleur.
- La joie : une ressource précieuse, à trouver chez les autres, mais aussi en vous.
Des exercices pour être heureux
Oui, il est possible de s’exercer au bonheur. Voilà deux exercices à pratiquer chez vous :
Le journal de gratitude
Remercier autrui nous rend objectivement plus heureux. Un bon exercice est de tenir un journal gratitude : chaque jour ou semaine, notez quelques évènements pour lesquels vous éprouvez de la gratitude.
Pas convaincus ? Des chercheurs ont réalisé une étude sur des étudiants, en les invitant à citer 5 événements arrivés au cours de la semaine et pour lesquels ils éprouvaient de la gratitude. Comparé aux autres groupes test, celui qui avait tenu un « journal de gratitude » rapportait, au terme de l’étude, des niveaux de bonheur en moyenne 25% plus élevés, et ses participants avaient moins souffert de symptômes physiques. Dans le cadre d’une autre étude (menée par les mêmes chercheurs), les participants ont tenu un journal de gratitude au quotidien : au bout de 3 semaines, ils déclaraient mieux dormir, étaient plus optimistes à propos de la semaine à venir et se disaient plus satisfaits de leur vie.
La méditation de la gentillesse (Loving kindness meditation).
C’est une forme de méditation de la pleine conscience. En pratique, il s’agit de méditer en dirigeant une attention bienveillante vers soi-même, vers ses proches, puis vers un réseau plus large et vers le monde. Une méditation toute simple, dont l’effet sur le bien-être de ceux qui la pratiquent est avéré.
Comment réagir face aux émotions “négatives” ?
“Une émotion négative ? Vite, je la mets de côté !” Vous vous reconnaissez dans cette situation ? Rien d’étonnant à cela : nous avons tous tendance à occulter les émotions désagréables sans nous y attarder.
Pourtant, il est prouvé qu’il est important de prendre du temps pour se rendre attentif à ce que nous ressentons. Un exercice qui permet de développer notre qualité de présence, et de se sentir responsables de nos émotions, et acteurs de nos vies.
Alors plutôt que de chercher à faire disparaître les causes de nos émotions désagréables, nous pouvons chercher à comprendre quel besoin non satisfait en est la cause/ Ainsi, nous saurons expliquer nos émotions, et aurons la possibilté de combler cette insatisfaction et de développer, par là, notre puissance d’agir.
Voilà donc quelques clés pour appréhender le concept de bonheur… et le toucher du doigt. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter les autres articles du site ou les ressources en description. N’oubliez pas que mieux vivre avec nos émotions, c’est prendre le temps d’accueillir et de reconnaître nos affects et états d’âme plutôt que de chercher à les éviter ou les contrôler. Enrichissez vos connaissances médicales en consultant notre article sur l’écopsychologie !
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