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Cancer du sein

Publié le , 7 min de lecture
Véronique Cayol
Gynécologue-obstétricienne
Jean-Pierre Leroy
Médecin généraliste

En France, le cancer du sein est diagnostiqué chaque année chez près de 60 000 femmes. Par conséquent, il est le cancer le plus répandu chez la femme française, avec environ une femme sur huit touchée au cours de sa vie. Heureusement, grâce à une amélioration du dépistage et des traitements, bonne nouvelle : aujourd’hui, plus des trois quarts des cancers du sein sont traités avec succès ! Malgré tout, 12 000 décès sont comptabilisés chaque année. Parmi ces derniers, beaucoup auraient pu être évités grâce à un dépistage précoce, sur lequel tous les efforts doivent se concentrer. Ainsi, la lutte contre le cancer du sein repose donc sur une plus grande prévention et prise en charge dès les premiers symptômes. Pour vous aider à repérer au plus vite les signes d’alerte d’un potentiel cancer et vous accompagner au fil du dépistage et de votre maladie ou celle d’une proche, Nabla vous livre ses clefs de compréhension.

Qu’est-ce que le cancer du sein ?

Le cancer du sein, comme tout cancer, est défini comme le dérèglement de cellules présentes dans le sein. Ces dernières vont se multiplier et peuvent former ce que l’on appelle une tumeur. C’est cette tumeur qui est à l’origine du cancer, puis elle va potentiellement attaquer les autres organes du corps en se métastasant. Certaines tumeurs sont très agressives et détériorent rapidement le bon fonctionnement de l’organisme, d’autres vont se développer en plusieurs années et possiblement permettre un traitement efficace. Le diagnostic passe par une imagerie (mammographie et/ou échographie), suivie d’une biopsie et analyse en anatomopathologie - cette dernière est la seule étude permettant de poser un diagnostic précis sur le type de cancer. Une fois le diagnostic posé, seul votre médecin pourra vous indiquer la nature de votre cancer et estimer vos capacités de guérison en prenant en compte votre état de santé global, bien que ce ne soient que des probabilités qui demandent à être confrontées au réel. Même si c’est une pathologie grave, gardez à l’esprit que l’on guérit du cancer du sein dans plus de 75% des cas.

Quels sont les différents types de cancer du sein ?

La majorité des cancers du sein sont des “adénocarcinomes”, c’est-à-dire que le cancer se développe à partir d’une glande, de son tissu ou de sa muqueuse. Ainsi, il peut prendre place dans la partie canalaire du sein (canal qui permet le passage du lait vers le mamelon), ou bien dans la partie lobulaire (glande qui produit le lait). Où qu’il soit, on distingue deux types de cancer adénocarcinome :

  • « in situ », il est dit non invasif car il n’attaque pas les tissus voisins.
  • « infiltrant », dit invasif car il peut attaquer les tissus voisins et se propage.

À noter que d’autres cancers du sein existent tel que le cancer du sein inflammatoire (seulement 1 à 4% des cancers) qui touche les vaisseaux lymphatiques et résulte en un sein rouge et gonflé, ou encore le cancer à récepteurs hormonaux positifs qui répond à l’action des œstrogènes, plus rare.

Qui est touché par le cancer du sein ?

Voici les caractéristiques principales des personnes les plus touchées par le cancer du sein :

  • Le sexe : dans l’extrême majorité des cas, le cancer du sein touche les femmes, bien que les hommes représentent 1 % des malades de ce cancer.
  • L’âge : 75 % des cancers du sein concernent des femmes de plus de 50 ans. L’âge moyen d’un diagnostic étant 63 ans. Néanmoins au moment du diagnostic, 32 % des femmes ont moins de 55 ans et 20 % ont moins de 50 ans. Entre 50 et 75 ans, il existe un dépistage organisé par l’assurance maladie qui offre gratuitement une mammographie bilatérale et/ou une échographie mammaire tous les deux ans. De même, même s’il est rare de développer un cancer du sein si vous êtes jeune, n’oubliez pas que la prévention et l’auto-dépistage via autopalpation sont à tout âge.

Quels sont les facteurs de risque ?

cancer du sein

Il existe une variété de facteurs qui favorisent l’apparition d’un cancer du sein :

  • Tout d’abord l’âge : près des deux tiers des femmes atteintes par ce cancer le sont après 50 ans. On notera qu’il se présente rarement chez la femme de moins de 35 ans, et exceptionnel chez celle de moins de 20 ans.
  • La génétique joue un rôle déterminant dans le risque d’avoir ce cancer. Par exemple, les mutations sur les gènes BRCA1 et BRCA2 augmentent drastiquement le risque de le développer. Plus concrètement, une femme dont la mère ou la sœur a été victime d’un cancer du sein et était porteuse du gêne BRCA à deux fois plus de risque de l’avoir à son tour. Ainsi, en cas d’antécédents familiaux multiples ou de femmes atteintes jeunes, un test génétique peut être effectué pour vérifier si les mutations à risques étaient déjà présentes chez la patiente atteinte et, le cas échéant, ce test peut être proposé aux femmes de la même famille.
  • Les antécédents personnels sont eux aussi à prendre en compte puisque si une femme a déjà eu un cancer du sein, elle a 4 à 5 fois plus de risque d’avoir une tumeur sur l’autre sein. Il est également à noter qu’après un cancer de l’endomètre ou/et des ovaires, le risque augmente.
  • Le mode de vie peut lui aussi faire partie des comorbidités pour le cancer du sein. Ainsi, l’alcool serait responsable de plus de 15 % de ces derniers. L’alimentation, le tabagisme (actif et passif), la sédentarité et le travail de nuit sont tout autant pointés du doigt. Dans tous les cas, un mode de vie sain pourra vous aider à mieux vous rétablir si vous êtes atteinte d’un cancer du sein.
  • Les hormones doivent également être prises en compte, puisque la prise de contraceptifs œstroprogestatifs, l’apparition de règles avant 12 ans ou le fait de ne pas avoir d’enfant participent à un risque accru de contracter le cancer.

Quels sont les symptômes du cancer du sein ?

Il est important de noter que le cancer du sein, lorsqu’il est au tout premier stade, peut très bien ne présenter aucun symptôme. Toutefois, lorsqu’il en présente, il s’agit souvent d’une apparition d’une grosseur dans le sein (une boule dure, immobile, qui ne change pas pendant les règles). Cette dernière n’est pas forcément maligne, mais une consultation rapide chez le médecin permettra d’y voir plus clair.

D’autres symptômes sont aussi à prendre en considération :

  • Ganglions durs au niveau de l’aisselle
  • Changement de la peau et du mamelon (peau d’orange, rétraction du mamelon)
  • Changement dans la forme ou la taille

Enfin les symptômes tardifs d’un cancer non dépisté peuvent être : nausées, perte de poids, douleur osseuse, essoufflement, jaunisse, perte d’appétit, faiblesse musculaire, vision double, maux de tête, toux avec accumulation de liquide dans les poumons… En cas de doute, n’hésitez pas à consulter l’avis d’un professionnel de santé.

Comment diagnostiquer un cancer du sein ?

Pour dépister un cancer du sein, la première étape est l’autopalpation, à réaliser régulièrement et au moins une fois par mois après les règles. Elle permet de constater si votre sein présente des anomalies en surface. De nombreuses vidéos peuvent vous guider “en réel” sur Youtube, mais gardez à l’esprit les mouvements suivants : posez le bout de trois doigts sur votre poitrine nue et tâtez l’ensemble de votre sein, sans oublier le mamelon et les périphérie (notamment la jonction avec l’aisselle et l’aisselle elle-même, souvent oubliées !). Si vous sentez une grosseur, même petite, n’hésitez pas à la faire réévaluer par un professionnel de santé. Observez également vos seins dans un miroir : si vous les trouvez différents, un soudainement plus enflé que l’autre, d’une consistance “peau d’orange” ou présentant une rougeur inhabituelle, ne tardez pas à consulter. De manière générale, certains signes comme des écoulements de liquide par le mamelon, l’apparition de plis, fossettes, ou encore la peau qui pèle sont des signes à surveiller.

La mammographie permet d’obtenir une image du sein afin de repérer les potentiels signes d’un cancer. Aujourd’hui certaines techniques comme la tomosynthèse (imagerie en trois dimensions) permettent un dépistage des plus précis. Elle n’est souvent pas très agréable puisque les seins sont “plaqués” pour être étudiés. Dans tous les cas, dès 50 ans, c’est un passage fortement recommandé et remboursé par l’assurance maladie tous les deux ans ! Enfin, l’échographie peut compléter l’examen en donnant d’autres informations, par exemple afin d’obtenir une vision plus précise d’une lésion repérée à la mammographie.

Le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme en France et touche majoritairement les femmes de plus de cinquante ans. Plusieurs facteurs de risque existent, tels que les antécédents familiaux, les antécédents personnels ou encore le mode de vie. Bien que les symptômes soient divers, le cancer se manifeste généralement par une boule au niveau du sein, repérable au toucher ou à la mammographie. Le mois d’octobre rose, dédié à la lutte contre le cancer du sein, peut être un bon moment pour se souvenir de l’importance de l’autopalpation. La prévention est aujourd’hui la clef de la lutte, puisque bien heureusement, les trois quarts des patientes surpassent le cancer.

Retrouvez d’autres articles et des Q/R sur le site du Docteur Véronique Cayol, gynécologue-obstétricien : veroniquecayol-gyneco.paris

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