Fatigue chronique

Aussi connu sous le nom d’encéphalomyélite myalgique, le syndrome de fatigue chronique est caractérisé par un état de fatigue persistant intense, associé à d’autres symptômes divers, apparu soudainement chez une personne jusque-là en bonne santé, sans cause retrouvée.
Comprendre la fatigue chronique
Syndrome des “yuppies”, kézako ?
Le syndrome de fatigue chronique est aussi appelé syndrome des “yuppies”, “young urban professionals” en anglais. En effet, la fatigue chronique peut souvent se déclarer brusquement chez les jeunes actifs urbains d’environ 35 ans, très investis dans les différentes activités de la vie quotidienne.
Epidémiologie
Le syndrome de fatigue chronique peut toucher tout le monde, y compris les enfants, mais concerne plus souvent les femmes autour de la vingtaine et de la quarantaine. La fréquence du SFC est aux alentours de 1% dans la population générale.
Quelle sévérité ?
La sévérité des symptômes du syndrome de fatigue chronique varie de jour en jour et parfois même au cours de la journée. Ceux-ci ont un fort impact socio-professionnel pour les personnes atteintes.
Symptômes et diagnostic
Diagnostic d’exclusion
Il s’agit dans un premier temps de procéder par élimination. En effet, le diagnostic de SFC est difficile à poser puisque la fatigue persistante peut être le symptôme de beaucoup de pathologies. Il s’agit donc d’éliminer les maladies psychiatriques, ainsi que les troubles pouvant ressembler à un SFC.
Comment la diagnostiquer ?
Les critères les plus souvent utilisés pour diagnostiquer le SFC sont ceux de Fukuda, établis en 1994 sous les auspices des Centers for Disease Control and Prevention, aux Etats Unis.
Ces critères indiquent que le symptôme principal est une fatigue inhabituelle et prolongée (d’au moins six mois consécutifs), ne disparaissant pas au repos.
Pour qu’un SFC soit diagnostiqué, il faut aussi que le patient présente au moins quatre des symptômes supplémentaires suivants.
Symptômes supplémentaires du SFC
Le diagnostic de SFC est posé lorsque toute maladie ou trouble psychiatrique ont pu être écartés, que le malade présente une fatigue persistante et au moins quatre des symptômes suivants selon les critères de Fukuda :
- Perte de mémoire à court terme ou difficulté de concentration
- Maux de gorge
- Douleurs au niveau des ganglions du cou ou des aisselles
- Douleurs musculaires
- Douleurs articulaires sans rougeur ou gonflement
- Maux de tête, de sévérité et de caractéristiques inhabituelles
- Sommeil non réparateur
- Malaise persistant plus de 24 heures à la suite d’un exercice ou d’un effort
D’autres critères établis
D’autres critères ont été établis depuis : les critères consensuels d’encéphalomyélite myalgique (EM) (2011) et la nouvelle entité de l’IOM (2015) « Systemic Exercise Intolerance Disease » (SEID) fondée sur une analyse exhaustive et critique des publications scientifiques. Néanmoins, ces derniers n’étant pas toujours consensuels, les critères classiques de Fukuda sont encore la référence.
Causes
Des causes multiples
Les causes précises de ce syndrome restent inconnues. Une origine multifactorielle est suspectée : facteurs infectieux, psychologiques, métaboliques, auto-immuns, réaction inappropriée au stress...
Des causes toujours méconnues
Ce n’est que très récemment que le SFC a été reconnu comme une maladie. Le corps médical a ainsi remis son existence en cause pendant longtemps, l’associant souvent à un état dépressif. De nombreuses pistes de recherche médicale sont actuellement en cours.
Infection
Le syndrome de fatigue chronique survient parfois après une infection virale ou bactérienne, notamment la mononucléose. Une fois la maladie guérie, la fatigue, elle, persiste, alors que les marqueurs biologiques d’infection ont disparu. On considère que ce serait plutôt un facteur déclenchant.
Dysfonctionnement immunitaire
Le SFC pourrait également être lié à un dysfonctionnement du système de défense de l’organisme. Il serait dû à une activation pathologique du système immunitaire qui finirait par s’épuiser et ne plus fonctionner.
Par ailleurs, les individus atteints de SFC ont souvent des allergies, qui sont en réalité des réactions du système immunitaire ! Une infection pourrait ainsi entraîner une réaction anormale du système immunitaire, qui serait à la source d’une fatigue persistante.
Dérèglement hormonal
Parfois, on peut observer chez les personnes atteintes la présence de certaines hormones en quantité inférieure à la population moyenne, principalement le cortisol.
Cette hormone est aussi appelée « hormone du stress », puisqu’elle participe à l’adaptation du corps aux situations contraignantes psychologiquement ou physiquement (examens, maladies…).
Ainsi, le SFC pourrait donc être lié à une réaction anormale de l’organisme face au stress. En effet, les personnes atteintes de SFC traversent souvent des événements émotionnellement impactant avant la déclaration de la maladie.
Dérégulation du système végétatif
Il existerait aussi une dérégulation du système végétatif (partie du système nerveux responsable des fonctions non soumises au contrôle volontaire), qui expliquerait l’intolérance des personnes atteintes de fatigue chronique à la position debout.
Exposition à certains pesticides
Pour certains, l’exposition à certains pesticides ou insecticides entraînerait parfois des symptômes proches de ceux du SFC.
Traitements
Pas de traitement spécifique
En raison de la pluralité des manifestations du SFC, il n’existe pas de traitement spécifique ni curatif. Il s’agit donc de combiner les différentes possibilités thérapeutiques afin de pallier la fatigue physique et psychologique.
Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
C’est une thérapie courte, surtout axée sur la kinésiophobie (phobie de l’effort). Elle permet de mettre un lien entre les pensées, les émotions et le comportement qui en résultent, de comprendre ces liens et ainsi d’améliorer la gestion des émotions et des comportements problématiques.
TCC et exercice physique
En raison de la fatigue extrême, l’activité physique, aussi minime soit-elle, peut être insurmontable pour certaines personnnes atteintes. C’est pourquoi une reprise d’activité très progressive est proposée, en apprenant à gérer son énergie au jour le jour. Cette reprise peut aussi être couplée à des loisirs. C’est une méthode appelée le « pacing ». La TCC couplée à l’exercice physique d’intensité progressive (GET) permettrait de réduire les symptômes, tout en retrouvant progressivement un meilleur état mental et physique.
Traitements antidouleurs
Ils permettent de lutter contre certains symptômes (douleurs musculaires, maux de gorge ou de tête…). Les anti-inflammatoires sans cortisone sont souvent privilégiés (paracétamol, ibuprofène…). La kinésithérapie est également utile pour traiter les douleurs musculaires.
Traitement de la dépression
L’état dépressif sous-jacent ou réactionnel est fréquent. Il est dû à l’épuisement constant et aux troubles du sommeil qui atteignent souvent le moral des personnes atteintes.
Il est possible de trouver un soulagement grâce à la relaxation ou à la méditation.
Une aide médicamenteuse (traitement antidépresseur, anxiolytique, hypnotiques..) est parfois nécessaire en complément.
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