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Mélanome cutané

Publié le , 4 min de lecture
Marie-Laure Bry
Médecin généraliste

Le mélanome cutané est beaucoup plus rare que le carcinome mais est le plus grave des cancers de la peau. Ceci est dû à son « haut potentiel métastatique », c’est-à-dire à sa capacité à se propager rapidement à d’autres parties du corps. Son évolution est imprévisible. Nabla vous explique tout sur le plus grave des cancers de la peau !

Quelques chiffres

Le nombre de cas de cancers de la peau a été multiplié par 3 en 20 ans ! On dénombre en moyenne 15 500 nouveaux cas de mélanome et 1 800 décès par an. Cela correspond à 10% des cancers cutanés diagnostiqués en France avec un taux de mortalité de 11%.

La survie dépend du stade au moment du diagnostic : survie à 5 ans > 90% lorsque la taille de la tumeur est < 1 mm selon l’indice de Breslow.

Facteurs de risque

  • Caractéristiques physiques : Peau claire, cheveux roux ou blonds, yeux clairs, nombreuses taches de rousseur.
  • Sensibilité particulière au soleil : Bronze pas ou peu.
  • Antécédents personnels de brûlures solaires : "Coups de soleil”, surtout pendant l’enfance.
  • Antécédents personnels et facteurs génétiques : Antécédents personnels au premier degré de cancers cutanés ou familiaux de mélanome (10% sont des formes familiales).
  • Grains de beauté (nævi) : Nombre élevé de nævi (plus de 40) ou naevus géant ( = grain de beauté > 5mm).
  • Professions exposées : Professions exerçant en extérieur, soudure des métaux, sidérurgie, radiologie médicale et industrielle, utilisation de pesticides arsenicaux...
  • Immunodépression : Immunodépression constitutionnelle ou acquise.

Prévention

Réduire les risques

Afin de limiter les risques de développer un cancer de la peau, il est conseillé de se protéger des rayons UV en :

  • Évitant de s’exposer au soleil, surtout en milieu de journée (12h-16h)
  • Utilisant une protection solaire indice 50
  • Se protégeant du soleil
  • Bannissant les cabines de bronzage

Dépistage

Meilleur est le dépistage, plus précoce est le diagnostic en cas de mélanome et meilleur sera le pronostic ! Chacun possède un profil particulier de naevus. Il y a donc un air de famille entre tous et celui qui ne ressemble pas aux autres doit être considéré comme suspect : c’est le principe du “vilain petit canard”.

Règle ABCDE

Tout grain de beauté est considéré comme suspect et doit amener à consulter un dermatologue sans délai si 2 des critères suivants sont présents (règle ABCDE) :

  • Asymétrie : forme non circulaire avec 2 moitiés qui ne se ressemblent pas
  • Bords irréguliers
  • Couleur non homogène
  • Diamètre en augmentation (en général supérieur à 6 mm)
  • Évolution : toute tache pigmentée qui change d’aspect

Auto-examen

C’est le meilleur moyen de détecter très précocement un changement de l’état cutané. Il doit être réalisé :

  • Tous les 3-4 mois
  • Dans une pièce bien éclairée
  • De la tête aux pieds : penser à examiner le cuir chevelu, entre les doigts et les orteils, tous les plis de la peau (même au niveau du sillon interfessier et du pubis)
  • En cas de nombreux grains de beauté, prendre des photos (il sera plus facile de suivre leur évolution !)

Diagnostic

Localisation

Le mélanome peut se situer n’importe où sur le corps, y compris sur le cuir chevelu et sous les ongles (très rare). On le trouve assez fréquemment au niveau des zones d’exposition au soleil : sur le tronc chez l’homme et sur les jambes chez la femme.

Comment se manifeste-t-il ?

Il peut se manifester de deux façons :

  • Apparition sur peau saine d’une petite tache pigmentée (70 à 80% des cas)
  • Modification d’un grain de beauté préexistant

L’indice de Breslow

C’est un score permettant d’évaluer le pronostic de survie globale à cinq ans d’un malade atteint d’un mélanome. Il mesure l’épaisseur tumorale maximale d’un mélanome, c’est-à-dire l’épaisseur entre la partie supérieure de la granuleuse épidermique et la cellule tumorale la plus profonde. Il est exprimé en millimètres.

Procédure de diagnostic

Le dermatologue pratique une exérèse chirurgicale : il retire la lésion sous anesthésie locale pour l’envoyer en analyse dite anatomopathologique qui permettra de :

  • Confirmer le diagnostic
  • Définir l’indice de Breslow
  • Décider du traitement à suivre

Traitements

Traitement chirurgical

C’est le traitement de référence du mélanome ! Lorsque l’analyse anatomopathologique de la lésion initiale confirme le diagnostic, le dermatologue fait une excision plus large en retirant une zone de peau saine appelée “marge de sécurité” de 0,5 à 2 centimètres tout autour de la lésion initiale selon l’indice de Breslow. Cette intervention est faite sous anesthésie locale.

Curage ganglionnaire

Toujours en fonction de l’indice de Breslow, le praticien peut réaliser un curage ganglionnaire, sous anesthésie générale, afin de :

  • Limiter les risques de propagation des cellules cancéreuses dans l’organisme
  • Génotyper ces cellules car il existe des traitements ciblés pour certaines mutations.

Traitements complémentaires

En fonction de l’indice de Breslow, de l’atteinte ganglionnaire et d’éventuelles métastases, d’autres traitements peuvent être proposés : immunothérapie, chimiothérapie et radiothérapie.

Suivi

Quelqu’un ayant déjà développé un mélanome a plus de risque d’en développer à nouveau. Le suivi est donc primordial et principalement clinique. Après le suivi rapproché des 5 premières années, la surveillance d’un patient atteint de mélanome se poursuit à vie, à l’aide d’un examen clinique annuel.

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