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Stress oxydant

Publié le , 5 min de lecture
Laëtitia Willerval (son site)
Diététicienne-nutritionniste

Et si nous vous disions que les grands stress extérieurs peuvent affecter l’infiniment petit de votre corps ? L’être humain est en effet constitué de milliards d’unités vivantes. Invisibles à l’œil nu, souvent regroupées sous forme de tissus, ces cellules possèdent un noyau avec ADN, ainsi qu’une membrane souple pour communiquer grâce à ses récepteurs externes. Chaque cellule a son activité spécifique (absorption, régulation, transmission, …) et à l’image d’une petite usine, elle sélectionne les apports micro nutritionnels externes nécessaires à la fabrication de ses constituants, pour ensuite rejeter les excédents de ces transformations biochimiques. Ce métabolisme a l’avantage de produire de l’énergie mais peut subir en retour deux types d’agressions, que sont les agents stressants et les radicaux libres. Parfois presque inoffensifs, parfois plus dommageables : les agents stressants (hyperthermie, infections virales, …) seront plus violents et plus immédiatement dangereux pour la survie de la cellule. Suivez notre guide pour protéger vos cellules !

Le stress oxydant, qu’est-ce que c’est ?

Le stress oxydant est lié aux radicaux libres. Attention, ces derniers ne sont pas immédiatement nocifs ! Les radicaux libres (fragment instable d’une molécule possédant un électron isolé qui deviendra très réactif en cherchant à s’apparier avec un autre électron d’une autre molécule et créant ainsi une réaction en chaîne) ont un effet progressif et sont souvent produits en réaction à l’oxygène (oxydation). Cette production de molécules radicales, si elle demeure raisonnable, peut paradoxalement contribuer à une amélioration de la performance à travers une meilleure captation de l’oxygène, une plus grande disponibilité énergétique ou encore une meilleure résistance à la fatigue.

Cependant, la prolifération importante de radicaux libres, et donc à terme l’installation d’un stress oxydant, pourra dépasser durablement les capacités de réparation et la pérennité de la cellule. Les dégâts peuvent alors s’accumuler si l’agression devient trop importante. Ces répercussions chroniques viendront affecter le travail des protéines et leur reconnaissance, la qualité des membranes ou même l’ADN de la cellule. Ainsi, la configuration de certaines protéines « intra-cellulaire » pourra être transformée (diminuant l’action de certaines enzymes). Dans d’autres cas, une protéine « circulante » oxydée sera susceptible de ne plus être reconnue par le système immunitaire et sera neutralisée. Le fonctionnement altéré d’une cellule pourra néanmoins être contrecarré par certaines enzymes ou molécules aux propriétés antioxydantes.

En somme : les radicaux libres sont les bad guys à éviter en trop grande quantité, tandis que les antioxydants vont permettre de mieux nous protéger !

Les facteurs aggravants du stress oxydant

Facteurs exogènes

  • L’activité physique : une activité physique augmentera la consommation d’oxygène et donc le processus oxydatif mais le déséquilibre demeurera temporaire, avec parfois un niveau plus bas qu’initialement (adaptation de l’organisme). En fonction de l’entraînement sportif, le corps s’adapte et augmente ses systèmes de protections anti-oxydantes, sauf dans les tissus intestinaux car le délai nécessaire à l’adaptation est supérieur au délai de survie des cellules de l’intestin. Une activité physique régulière pourrait ainsi déstabiliser la muqueuse intestinale et donc augmenter sa vulnérabilité.
  • L’altitude : une personne dont les protéines ou lipides mesurés avec une oxydation à la limite de ses capacités d’adaptation, peut prendre le risque de décompenser des problèmes oxydatifs et inflammatoires pendant un séjour avec des entraînements en altitude.
  • Le tabagisme : chez les fumeurs passifs, il existe une augmentation du stress oxydatif correspondant à l’augmentation de l’enzyme antioxydante qui permet une protection cellulaire. Chez les fumeurs actifs, l’augmentation du stress oxydatif est liée à l’activation maximum des enzymes antioxydantes mais sans parvenir à la compensation complète de ce stress, ce qui entraîne des agressions cellulaires avec une aggravation du tableau si l’individu fume après un effort ou en altitude (ou s’il existe un déficit de cofacteurs).
  • Exposition au soleil et sport : l’exposition au soleil (UV, chaleur) qui augmente la production de radicaux libres (hausse du stress oxydant), associée à l’immunosuppression temporaire liée au sport, entraîne un risque plus élevé de mélanomes.
  • Alcool, huiles trop oxydées (cuisson trop haute température). Pensez-y lorsque vous ferez votre liste de courses !

Facteurs endogènes

  • Consommation d’énergie : la mitochondrie consomme 2 à 5% d’oxygène donc produit des radicaux libres.
  • Infection : le système immunitaire nous protège en produisant énormément de radicaux libres car ces derniers vont avoir un impact sur les agresseurs, mais avec risque de dommages collatéraux sur les tissus.
  • Inflammation : lors de la fabrication de prostaglandines, cette synthèse contribue à la production augmentée de radicaux libres.
  • Détoxification par le foie : elle implique également une production augmentée de radicaux libres (un fort traitement médicamenteux entraîne une forte dégradation par le foie et donc un stress oxydatif important).
  • Variation de la perfusion sanguine : la ré-oxygénation des tissus concernés (infarctus du myocarde ou tissu intestinal pendant l’activité physique) peut générer un choc oxydatif.
  • Stress mal géré : la sollicitation permanente du système nerveux augmente le stress oxydatif pouvant aller jusqu’à la mort des neurones.

La protection vis-à-vis des radicaux libres

Pour se protéger efficacement du stress oxydatif, il faut d’abord avoir une consommation variée et suffisante de fruits/légumes/épices.

Les antioxydants naturels sont essentiellement des vitamines (A, C, E), des minéraux (zinc, fer, sélénium), des flavonoïdes (présents dans les fruits et légumes), et le coenzyme Q10. Une molécule antioxydante, comme la vitamine E, est une molécule qui va pouvoir stopper le processus en fixant l’électron et en adoptant une forme plus stable, ce qui permettra d’enrayer le processus de propagation. Les antioxydants agissent en synergie (comme une course de relais) :La molécule oxydée arrive avec son électron libre qui est pris en charge par la vitamine E. Si le nombre de radicaux libres est trop important et nécessite plus de vitamine E, la vitamine C viendra prendre le relais en récupérant l’électron à la vitamine E pour la “libérer” et lui permettre ainsi d’aller chercher d’autres électrons. Le glutathion prend aussi le relais de la vitamine C etc… Le dernier niveau de protection fait intervenir une molécule qui est dérivée du glucose. Si toutes les molécules se relaient bien mais que l’on manque de glucose à la dernière étape, on aboutit à une agression importante. Il sera donc indispensable d’avoir un apport de glucose pendant l’effort (20-30g de glucides par heure d’effort) afin de maintenir une disponibilité suffisante pour la consommation fonctionnelle.

En définitive, le niveau de stress oxydatif varie fortement entre chaque individu. L’adaptation à l’agression radicalaire dans les tissus pourra varier en fonction de l’activité enzymatique de chacun. L’adaptation de la réponse antioxydante pourra également fluctuer dans le temps en fonction du type d’agression (infection, inflammation, AP, tabagisme, stress...) et de l’évolution des moyens de défense (réponse biologique ou nutritionnelle). Un dosage des différents éléments antioxydant, de l’activité des enzymes anti-oxydantes et des marqueurs d’équilibre indiqueront le niveau d’agression ou de déficit, ainsi que les capacités de réponses par l’alimentation (disponibilité optimale en glucide notamment), la situation hépatique ou le niveau d’entraînement physique.

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